A
SPASMOPHILIE
(Tétanie latente)
L'information présentée dans ce document a
été rendue publique dans un but d'éducation.
Comme tout document de nature médicale ou paramédicale,
l'analyse de l'information doit se faire avec circonspection et avec
un esprit ouvert.
Les notions couvertes dans ce document sont, à ce que je sache, à jour en janvier 2000. La science médicale étant en constante évolution, les choses peuvent changer.
En aucun je ne pourrais être tenu résponsable de l'application que quelqu'un pourrait faire des informations contenues dans ce document.
- signes généraux
- signes dhyperexitabilité
- signes viscéraux
La spasmophilie associe des signes dhyperexitabilité nerveuse et musculaire à dautres symptômes moins spécifiques. Son existence est contestée par certains médecins. Pourtant, il est indiscutable que cette maladie encore appelée « tétanie latente » nécessite des soins soutenus car elle concerne lorganisme tout entier.
75 % des spasmophiles sont des femmes. Il ne sagit pas de « malades » mais de personnes fragiles, particulièrement réceptives au stress et susceptibles de présenter des troubles physiques. Cette vulnérabilité est liée à un terrain qui se transmet de génération en génération. La spasmophilie fait ainsi partie des maladies psychosomatiques, ce qui nenlève rien à sa réalité.
La véritable « tétanie » est connue depuis le XIXe siècle comme conséquence de lhypocalcémie provoquée par labblation des glandes parathyroïdes. Depuis, on sait quune perturbation du métabolisme des ions participant aux phénomènes de la contraction musculaire (potassium, calcium, magnésium) peut également être à lorigine dune tétanie.
Cependant, la tétanie avec calcémie normale (spasmophilie) est de très loin la plus fréquente et la plupart des auteurs saccordent actuellement à en considérer lorigine névrotique.
Ils sont très divers et sans aucune spécificité. Le très grand nombre de symptômes différents est une des caractéristiques de cette affection. Elle se manifeste le plus souvent par des crampes, des douleurs musculaires, des palpitations, des sensations de « boule dans la gorge », des crises de tachycardie, des diarrhées, des signes phobiques (étouffement dans le métro...).
1° Les signes généraux
- la fatigue est très fréquente;
- lamaigrissement, la frilosité, le manque dénergie;
- linsomnie...
2° Les signes dhyperexitabilité nerveuse et musculaire sont nombreux
Des impressions de fourmillements autour des lèvres, des doigts ou des pieds, dans les bras ou les jambes sont les signes les plus typiques. Des secousses musculaires des paupières, des crampes témoignent dune hyperexcitabilité neuromusculaire.
Lexamen clinique peut mettre en évidence:
- un signe de Chvostek : déviation brutale de la commissure après percussion du nerf facial du même côté en avant de loreille;
- un signe de Trousseau : cest le phénomène dit « de la main daccoucheur ».
Le médecin gonfle le brassard du tensiomètre pendant dix minutes à un niveau supérieur à la pression artérielle systolique ( le premier chiffre de la tension) du patient.
Le sujet spasmophile ressent des fourmillements et une contracture involontaire des muscles des doigts va les resserrer en extension. Parfois la douleur est telle que lepreuve doit être interrompue.
3° Les signes viscéraux
Des palpitations, des symptômes digestifs (pesanteur, douleurs postprandiales, troubles du transit, anorexie, amaigrissement), des céphalées, parfois intenses, une oppression thoracique, une dyspnée, sont autant de symptômes qui peuvent faire évoquer une pathologie organique.
Les malaises peuvent faire évoquer une crises dépilepsie. Pourtant, le déroulement dune crise de spasmophilie est suffisamment typique pour éliminer un autre diagnostic : la crise se passe souvent en public (rue, magasin, salle dattente...), débute par une sensation dangoisse, dopression, de malaise imminent ou détouffement; puis survient une dyspnée avec profonds sanglots et agitation, parfois lipothymie.
Cette crise spectaculaire impressionne les témoins qui font souvent appel aux pompiers ou au SAMU.
A ce stade, l'isolement, le calme, la présence rassurante d'un médecin amènent très rapidement la sédation de la crise.Une injection intramusculaire de Valium ou intraveineuse de bromo-galactogluconate de Calcium (Calcibronat) est utile.
La respiration quelques secondes dans un sac en plastique posé sur le visage (sous contrôle d'une personne extérieure) lutte contre l'alcalose respiratoire.
C. QUELS SONT LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES ?
Ils peuvent être demandés soit par le patient lui-même qui réclame un EEG, un scanner..., soit par le médecin pour éliminer l'hypothèse d'une épilepsie (EEG, scanner) ou pour tenter d'étayer le diagnostic de spasmophilie.
L'electromyogramme (EMG) peut mettre en évidence des doublets, triplets ou multiplets.
Ces signes sont inconstants, aspécifiques et se rencontrent avec une grande fréquence dans une population jeune en bonne santé.
L'electronystagmogramme est demandé en présence de vertiges.Il peut révéler des anomalies non spécifiques qui sont également retrouvées dans la dystonie neurovégétative ou le syndrome subjectif des traumatisés du crâne.
La calcémie est normale.
La magnésémie est parfois légèrement diminuée, le magnésium intra-globulaire reflète plus précisément la quantité de magnésium présente dans le corps ; il peut être lui aussi abaissé.
Les patients se définissent eux-mêmes comme hypersensibles. Ils réagissent toujours exagérément aux stimuli affectifs, intellectuels ou physiques. Selon certains psychiatres, les diverses approches psychométriques de la personnalité (Rorschach ou MMPI) montreraient l'impossibilité de distinguer les personnalités spasmophiles de celles de l'hystérique, venant ainsi confirmer leur impression clinique face à ces malaises spectaculaires de la femme jeune.
Il ne s'agit pas de <<simulation>>. Ces crises seraient pour ces psychiatres l'équivalent des symptômes de conversion hystérique.
Si le concept de spasmophilie apparaît obsolète pour de nombreux médecins, il existe des liens incontestables entre certaines manifestations fonctionnelles de type anxieux et le magnésium. Ces liens s'établissent à partir de 3 types de constatations :
- cliniques: c'est la similitude entre de nombreux symptômes de l'anxiété et ceux observés lors d'un déficit avéré en magnésium;
- biologique : toute situation de stress peut induire une déplétion en magnésium et le déficit magnésique crée un état d'hypersusceptibilité au stress. Il en résulte un cercle vicieux pathogène;
- thérapeutique : l'expérimentation clinique confirme l'efficacité du magnésium sur certaines formes d'anxiété.
La progression des connaissances sur la régulation du métabolisme et sur la physiologie du magnésium permettent de préciser la nature des liens entre anxiété et magnésium ainsi que l'intérêt thérapeutique du magnésium. La mise en évidence de systèmes de transport membranaire du magnésium, du contrôle génétique des taux magnésiques et de l'influence des facteurs exogènes sur les transporteurs autorisent des hypothèses intéressantes sur le mécanisme des déplétions magnésiques liées au stress et sur la physiopathologie de certaines manifestations de l'anxiété. Plusieurs études tendent à confirmer l'existence d'interactions entre le magnésium et la vitamine B6 et le rôle magnéso-fixateur de cette dernière. L'association vitamine B6-magnésium semble utile pour corriger la déplétion magnésique (Magné-B6).
La prescription d'oligo-éléments (aluminium, bismuth, cobalt, cuivre, zinc...) de calcium, de phosphore, de vitamine D, ou de magnésium (Mag2, Biomag, Magné-B6, Magnéspasmyl...) en cures de deux ou trois mois à renouveler si nécessaire améliore en général l'état des patients.
D'autres préfèrent les remèdes homéopathiques qui semblent donner de bons résultats.
D'autres encore sont soulagés par des petites doses d'anxiolytiques (Temesta, Lexomyl, Tranxène...).
Toutefois, si les manifestations d'hyperexcitabilité musculaire réagissent bien à ces traitements, il persiste parfois un malaise ou des manifestations somatiques anxieuses qui relèvent davantage de la psychothérapie ou de techniques relaxantes comme la sophrologie, le yoga ou le "training autogène".
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